Plus de quatre semaines après la mise en service du nouveau système de pilotage de la ligne 1 du métro, la situation reste intolérable. Les arrêts quasi quotidiens et les « ralentissements » engendrent en réalité une saturation de la ligne. Par ailleurs, la ligne 2 demeure sous-dotée en matériel depuis fin juillet. Après cinq mois de service fortement dégradé, les Lilloises et les Lillois perdent confiance dans leur métro.
Le nouveau système de pilotage est certes indispensable et arrive avec près de dix ans de retard. Cependant, on ne peut que regretter la culture du secret qui a marqué ces années et qui persiste encore aujourd’hui. La mise en service a été annoncée… à peine 24 heures à l’avance. Nous avions déjà relevé cette improvisation. Aujourd’hui, l’UVN formule trois demandes :
- Une transparence totale sur la situation actuelle. Cela implique une communication claire, honnête et détaillée de la part des responsables de la MEL et d’Ilévia, expliquant la situtation actuelle et les mesures envisagées. Les messages actuels sont déconnectés du vécu des usagers : entendre parler de « plus de confort » alors que les rames sont surchargées est perçu comme infantilisant. Une bonne communication repose aussi sur des données factuelles, des statistiques précises concernant la fiabilité du réseau, avec des informations détaillées sur les temps d’interruption, comme cela se fait dans de nombreux autres réseaux. Médiacités et Mobilille ont fait leur propre bilan. Aujourd’hui, nous en sommes à plus de 20 heures d’interruption ou de situation fortement dégradée en 4 semaines. Cela signifie des dizaines de milliers d’heures perdues par les habitant·es de Lille. Ces statistiques devraient être publiées régulièrement par la MEL, ce qu’elle ne fait pas. Une fois par an, avec retard, lors des réunions de la Commission Consultative des Services Publics Locaux (CCSPL). nous recevons à peine une synthèse de ce taux de régularité du métro, dénuée de toute explication et de toute critique. Nous demandons donc que les données de fiabilité du métro, qui sont des données publiques, soient publiées chaque semaine pour suivre la crise actuelle.
- Une compensation significative pour les usagères et usagers. Cette compensation doit concerner à la fois les abonné·es et les occasionnel·les, et aller bien au-delà d’un mois d’abonnement Vlille qui est une aumône très limitée. Certains collectifs réclament la gratuité temporaire du réseau. Quelles que soient les mesures retenues, le jour où les deux lignes de métro fonctionneront correctement, il faudra impérativement regagner la confiance des Lilloises et des Lillois après ces mois de service dégradé.
- Une meilleure prise en compte des besoins et des ressentis des usagères et des usagers. Cela passe par la mise en place d’un vrai comité des partenaires tel que prévu depuis 2019 par la Loi d’Orientation des Mobilités, incluant l’UVN et d’autres structures actives (Mobilille, Lille Transport, Collectif des Usagèr·es…). À titre de comparaison, en Île-de-France, les usagères et usagers sont représentés au conseil d’administration d’Île-de-France Mobilités, qui se réunit tous les deux mois. À Lille, les réunions de la CCSPL sont annuelles, se limitent à de simples présententations « top-down » sans aucune vision d’avenir. Elles ne permettent pas de véritables échanges.
En conclusion, la MEL et Ilévia doivent cesser d’être déconnectées des préoccupations des usagers, rétablir le fonctionnement normal du métro, et agir en toute transparence, dans l’intérêt de toutes et tous. L’UVN se joint à l’appel de Mobilille à un rassemblement citoyen le vendredi 20 décembre à 16h devant le siège de la MEL et portera à cette occasion nos trois demandes.
Contact presse: Mathieu Giraud, président de l’UVN, 07 82 65 41 36