Le handicap touche plus de 7 millions de personnes en France, dont environ 1 million en situation de handicap moteur. Plus généralement, toutes les citoyennes et tous les citoyens sont, à un moment de leur vie, en situation de personne à mobilité réduite (PMR).
La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapéesconstituait une avancée majeure. Son article 45 précise : « La chaîne du déplacement, qui comprend le cadre bâti, la voirie, les aménagements des espaces publics, les systèmes de transport et leur intermodalité, est organisée pour permettre son accessibilité aux personnes handicapées ou à mobilité réduite. »
L’accessibilité doit être la norme, et les mesures de substitution, l’exception. Cette loi de 2005 a suscité un immense espoir chez les personnes concernées et leurs proches. Vingt ans après, si des avancées ont eu lieu, la France reste malheureusement à la traîne, que ce soit dans la mise en accessibilité des infrastructures ou dans les solutions temporaires mises en place.
La Fnaut est intervenue récemment pour faire le bilan de ces 20 années dans des articles pour VRT et La Gazette des Communes. Le CEREMA vient également de publier un dossier très complet sur la chaîne de déplacement.
L’accessibilité PMR concerne à la fois le matériel roulant (trains, métros, trams, bus…) et les infrastructures (gares, points d’arrêt, et voirie pour y accéder). Les aménagements pour les PMR sont encore insuffisants, et souvent les espaces réservés aux PMR ne sont pas respectés. Les services d’assistance en gare demeurent un pis-aller, avec des délais qui rendent parfois impossibles certaines correspondances.
Lune des 20 priorités du Collectif Handicap est « Rendre 100 % des points d’arrêts et des gares accessibles (y compris les non-prioritaires) en plus des transports eux-mêmes, en prenant en compte tous les types de handicap ». Cette revendication n’est que l’application stricte de la loi de 2005. Aujourd’hui, nous en sommes loin. Même en se concentrant sur les arrêts « prioritaires », la situation reste insatisfaisante. Comme le rappelle le Collectif Handicap, sur les 736 gares SNCF jugées prioritaires, seules 482 étaient accessibles en France fin 2023. De plus, 75 % des arrêts routiers interurbains (liaisons entre villes) restent à aménager.
La Fnaut rappelle ainsi aux autorités organisatrices de la mobilité leur obligation de respecter pleinement la loi de février 2005. Enfin, l’accessibilité concerne également l’ensemble du parcours voyageur, y compris les moyens de planification, de distribution des billets et d’information voyageur, sonore comme visuelle, en particulier en situation perturbée. Les personnes handicapées, y compris celles porteuses d’un handicap invisible, sont encore plus impactées que les personnes valides par les systèmes de distribution fragmentés et l’information voyageur défaillante. La FNAUT demande ainsi que l’ensemble du parcours voyageur soit grandement facilité pour garantir un accès égal aux services de transport pour toutes et tous.