Nous avons récemment appris avec stupeur que la MEL envisageait l’achat de bus à hydrogène.
Or un tel choix n’est pas du tout opportun actuellement : les quelques villes qui s’y sont aventurées n’ont pas à notre connaissance un bilan très positif à faire valoir ; de plus chaque bus hydrogène coûte environ 700 000 euros, donc plus cher qu’un bus à batteries, le double d’un bus à gaz et le triple d’un bus diesel de la dernière technologie ! En outre la pile à combustible doit être remplacée périodiquement ce qui entraîne des frais de maintenance élevés et l’immobilisation des véhicules…
L’efficacité de la filière hydrogène est par ailleurs très douteuse : le rendement de la conversion électricité > électrolyseur > hydrogène > pile à combustible > électricité ne serait que de 28%, ce qui conduit à consommer trois fois plus d’électricité qu’avec des bus électriques. Et l’origine « verte » de l’électricité est encore plus douteuse : les gestionnaires d’électrolyseurs disent que cet équipement doit fonctionner à flux constant, aussi bien pour des raisons techniques qu’économiques ! Exit donc la production intermittente des éoliennes ou des panneaux solaires….
La MEL avait jusqu’à présent fait le bon choix, de bus au gaz alimentés par le biogaz du retraitement des déchets, même si finalement un passage intermédiaire dans le réseau de gaz a été imposé. On ne peut pas imaginer un circuit plus court avec un meilleur bilan carbone. L’autre technologie « verte » envisageable serait des trolleybus rechargeables, dont le rapport qualité/prix/performances nous paraît actuellement optimal.
Il nous semble qu’à l’heure où tous les réseaux de transports publics ont des difficultés de financements, le choix de filières qui ont fait leurs preuves à un coût raisonnable s’impose ; acheter des bus deux ou trois fois plus chers veut clairement dire que le service aux usagers sera réduit d’autant, ce n’est pas acceptable.
En outre la première des priorités énergétiquement efficace est d’améliorer la vitesse commerciale des bus grâce à des voies réservées et des priorités aux carrefours, afin de rendre plus attractifs les déplacements en transport commun.
Notre position détaillée sur l’hydrogène dans les mobilités ici